Si c'est un homme
Si c'est un enfant...
Notre Président a encore eu une lueur de génie.....
Lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) il a demandé...
"J'ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah (...) Rien n'est plus émouvant pour un enfant que l'histoire d'un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui".
Que dire à ce brave Président : Qu'un enfant mort n'est pas un correspondant .
Qu'un enfant mort est une idée d'enfant que l'on ne confie pas à un enfant vivant , c'est tout à fait impossible !
La transmission du vide n'est pas possible.
La catastrophe "Shoah" réside dans cette destruction programmée et industrialisée, la solution finale pour des millions d'êtres humains .
Comment porte t-on la mémoire d'enfants qui durent endurer la peur au ventre leur destruction.
Qu'à pensé
Jeannot , petit cousin de 14 ans déporté à Auschwitz par le convoi n° 72 au départ de Drancy le 29/04/1944, a t-il eu faim, a t-il eu peur, s'est-il inquiété pour
Malka, (Amélie) sa mère ?
Mordouk, (Max) son père arraché de l'hôpital et mort à Drancy, lui manquait-il déjà ?
Jeannot es-tu entré dans la chambre à gaz avec ta mère ?
Tu étais si petit, (14 ans) , je me suis toujours dit que tu étais entré avec Malka.
Qu' a t-elle dit ?
Une mère dit toujours : ce n'est pas grave !
Qu'a t-elle dit quand les gazs ont commencé à t'asphyxier .... je t'aime, n'aie pas peur ?
Etais-tu seul, séparé d'elle, avec d'autres hommes, d'autres adolescents, tu étais déjà si grand (14 ans)
J'ai toujours eu peur que tu n'aies été seul.
Cette mémoire est beaucoup trop lourde à porter .
Cette proposition est "insoutenable" et injuste.
Ce qui doit s'enseigner à l'école,
c'est l'histoire.
Le devoir de mémoire défini par Primo Levi est l'obligation faite aux survivants, aux témoins, de dire, de raconter. Pas celle de commémorer ni de se voir confier la mémoire des enfants.
Au-delà de la journée annuelle de la mémoire de l'Holocauste instaurée à l'école depuis le 27 janvier 2003, les projets pédagogiques existent, en lien avec les enseignements prévus dans les programmes d'histoire et soutenus
par la Fondation pour la mémoire de la Shoah.Le Président veut que les enfants parrainent des enfants et les sauvent de l'oubli : ça tombe bien, il y a des millions d'enfants oubliés , mal nourris, mal traités, mal instruits, sans papiers, et qui ne demandent qu'à vivre.
* Aprés discussion avec
Ave, ma mère. (9 ans à cette époque)
Lorque la famille Brokhes a été arrêtée, il n'y avait qu'Amélie à la maison , Jeannot était partie chez un ami mais est revenu au moment où sa mère était embarquée par la police française.
Un policier lui a dit de s'enfuir mais il a refusé pour rester avec sa mère.
à 11:03