La chaine publique a t- elle joué avec le feu, en faisant de l' insécurité un sujet majeur?
Une partie de la rédaction le pense, la hiérarchie s'en défend.

" Tu commences par un plan serré sur une grosse ranger, tu élargis sur des flics qui sautent un portillon du R.E.R, tu dis " 23 heures, première alerte " et le tour est joué.C' est rythmé, c' est payant, il ne se passe rien, mais les gens sont scotchés ".
C 'est la réflexion d' une journaliste France 2 dénonçant l' impact des sujets B.A.C (Brigade Anti Criminalité) [Article Telerama du 4 au 11 Mai.]

Ben oui! On ne vous a sans doute rien appris dans les écoles de journalisme, vous étiez encore au bistrot quand Jean-Luc Godard s' est déplacé il y a quelques années sur TF1, pour vous parler de vos images, du réel, du sentiment de réalité, de la surdétermination des commentaires dans les J.T.

Depuis plusieurs mois, les sujets consacrés à l' insécurité, font recette, au point que l' unité de bruit médiatique (outil qui mesure la résonnance d' un thème dans les médias) montre que le thème de l'insécurité a éclipsé l'Euro.

L'émission de décryptage des médias " Arrêt sur image " , décortiquait récemment le journal de 13 heures, présenté par Daniel Bilalian. En mars il a évoqué 63 fois le thème de l' insécurité.
Empilage des sujets, ton affligé, soupirs.
Marie-Pierre Farkas (Rédactrice en chef/France 2): " Peut-être y a t il eu un effet de sens ".
BINGO MPF!!!
Cet effet de sens, l' observatoire du débat public s' y est penché dans une étude confidentielle : insécurité, l' image et le réel (Libé du 23 avril).
Mariette Darrigrand (Co responsable de l' observatoire), explique : " Il y a eu dans les JT, une accumulation de faits de nature différente, qui a donné l' impression que toutes les protections s' étaient écroulées, qu' on était dans la représentation d' un champ de ruines ".
Cette représentation a crée chez les télespectateurs, selon l' étude, une double peur : à la peur de l' insecurité, s' est ajoutée la peur des images de l' insécurité.

Allez, un petit bouquin (1978) : " La réalité de la réalité " de Paul Watzlawick (Confusion, desinformation, communication).
" De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu' il n'existe qu'une seule réalité, en fait ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires et qui sont toutes l'effet de la communication, et non le reflet de vérités objectives et éternelles ".

(Prix de gros pour Jérôme Soulard, alias cour des miracles, journaliste à France2)

Un site intéressant sur la question des médias
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